Page:Mémoires secrets d’un tailleur pour dames, 1880.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 136 —

— Je viens encore vous demander mille francs, dit-elle, en ôtant son manteau et son chapeau, car j’ai beaucoup perdu cet hiver, et vous avez été si gracieux avec moi à Spa que je m’en suis souvenue.

Le journaliste fit une légère grimace, car pour lui qui n’était riche que par occasion, mille francs étaient une somme presque importante dans certains moments, et il était dans un de ces moments-là.

La bonne fortune qui lui venait était un peu chère.

Il parlementa ; il s’essayait pour la tribune.

Il obtint de réduire à cinq cents francs, le prêt demandé et il exigea alors, le gourmand, que l’on voulut bien prolonger la visite.

On la prolongea si bien que…

. . . . . . . . . . . . . .

Plus tard, mademoiselle Annetta épousait le marquis de Grancastel.

Survinrent les événements de 70-71.

Lorsque les Prussiens eurent livré le héros de notre aventure aux Versaillais et que celui-ci, traîné, les menottes aux mains, comme un vulgaire gredin, maltraité, injurié, eut été conduit à Saint-Germain-en-Laye la première personne qu’il y rencontra, fut