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ÉROS.

1. Caylus, Recueil d’antiquités, 111, pl. xxvhi, xxix, xxx

2. Bouillon, I, pi. txm.

champs, ou la monnaie, instrument des échanges, et par le caducée, la verge où s’enlacent deux serpents, emblème de la paix qui unit les hommes. C’est toujours la même idée, mais sous une forme plus large et plus haute. De même l’Hermaphrodite, symbole de l’union des sexes dans la nature, dut représenter, sous une forme plastique, cette même fonction élevée par le mariage à la dignité d’une loi sociale. L’expression la plus complète de ce type étrange, où l’art grec a su fondre les caractères de la beauté de l’homme et de celle de la femme, est l’Hermaphrodite debout’, que le musée du Louvre a refusé d’acheter

HEIlMAFHUablTE.

pour 2,400 francs, et qui fait aujourd’hui la gloire du musée de Berlin. Je ne crois pas qu’on puisse voir autre chose qu’une personnification de l’Hymen dans cette belle statue, dont la tête est couverte d’une espèce de voile, emblème du mariage, et dont la main tenait probablement un flambeau. L’Hermaphrodite Borghèse du Louvre’, est représenté endormi, ce qui exprime bien la paix du désir accompli. Le matelas sur lequel il est couché est une restauration maladroite du Bernin. 11 existe plusieurs répétitions de cette statue, ce qui fait croire qu’elle est imitée d’un original célèbre, peut-être de l’Hermaphrodite de l’olyklès, men- tionné par Pline.

L’Hermaphrodite figure souvent dans des groupes dont il n’est pas