Page:Ménard - Éros, 1872.djvu/21

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ÉitOS.

Raoul-Roehette, Monuments inédits, page 227. pl. xui A.

2. plongez, Iconographie romaine, pl. xxxix, n° 1.

3. Lessing, De la manière de représenter la mort, pagn 50, pl. Yh

4. lbid., page 44, pl. v.

a. Wieselcr, IF, pl. un, il" GGO.

vase de marbre du prince Belvédère, à Naples Le sujet principal est un sacrifice funèbre offert par deux époux derrière eux est un adoles- cent nu et ailé s’appuyant sur un flambeau renversé, devant un autel sur lequel est un cygne, emblème d’apothéose. De l’autre côté, deux figures semblables s’appuient de même sur leurs flambeaux renversés, et, de l’autre main, tiennent entre eux un papillon en détournant la tête. Une urne cinéraire, placée à l’extrémité du bas-relief, en complète la signi- fication funèbre.

Cet adolescent ailé, tenant un flambeau renversé, a été souvent repré- senté sur les sarcophages. Lessing et après lui Raoul-Rochette y ont vu la personnification du Trépas, 0«v«.toç. Selon Herder, ce serait plutôt le Sommeil, mis à la place de son frère jumeau, par un euphémisme habi- tuel aux anciens, qui évitaient de prononcer même le nom de la mort et qui, dans les monuments de l’art, en rappelaient l’idée par des allusions diverses. C’est ainsi que la vie et la mort peuvent être représentées par les Dioscures, qui sont l’étoile du matin et l’étoile du soir. Le célèbre groupe de saint Ildefonse, connu sous le nom des Deux Frères i, peut être pris aussi bien pour la représentation des deux fils de la Nuit que pour celle des deux fils de Lèda, qui meurent alternativement pour se partager l’immortalité. Mais de tous les euphémismes dont on peut enve- lopper l’idée de la mort, le plus clair et le plus simple, est l’extinction des flammes du Désir. Le sommeil éternel est donc parfaitement rendu par l’image d’Éros éteignant son flambeau.

Considéré sous cet aspect, Éros se trouve naturellement associé aux Dieux de la mort. Tantôt les jambes croisées et la tête inclinée, il se con- fond absolument avec le Sommeil, comme dans le monument qui porte pour inscription Somno Orestilia ftlia tantôt éteignant son flambeau d’une main et portant de l’autre une urne cinéraire, il marche en tour- nant la tête vers un papillon placé derrière lui 1. Sur une pierre sépul- crale on voit deux adolescents ailés, les jambes croisées, fermant la porte d’un tombeau. Un sarcophage nous montre d’un côté Éros brûlant un papillon auprès d’un autel, de l’autre Éros endormi, exactement pareil à la figure du Sommeil dans le monument d’Orestilia, avec les jambes croisées et le flambeau renversé, pendant que son arc et son carquois sont suspendus derrière lui s. Quelquefois il est monté sur un dauphin