Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/145

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vers les sources du Nil, dans des déserts où l’impiété ne puisse l’atteindre. Je t’ai souvent parlé du voile d’Isis ?

Asclèpios. Plus d’une fois, en effet, tu m’as parlé de ce voile merveilleux, que ne souleva jamais la main d’un mortel, où toutes les fleurs de la terre sont brodées en couleurs éclatantes, toutes les étoiles du ciel en paillettes d’or. Mais je n’ai jamais vu ce voile splendide, ou plutôt, je pense que tes paroles étaient une énigme dont je n’ai pas su pénétrer le sens.

Hermès. Ouvre ce grand coffre d’ébène, dont voici la clef. Celui qui fut mon initiateur et mon maître, l’Hermès qui m’a précédé, parvint à le soustraire aux flammes qui consumèrent la bibliothèque d’Alexandrie, lors de la destruction du grand temple de Sarapis. Il contient les livres sacrés de tous les peuples, et avant tous les autres, ceux de nos ancêtres, le livre des manifestations à la lumière, avec les additions du roi Menkera, les poèmes de Pentaour sur les guerres du grand Ramsès, les livres de Thoth Trismégiste, non des traductions infidèles ou falsifiées, mais le texte primitif, tel qu’il fut gravé sur les colonnes de Thoth en caractères