Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/148

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ténébreux qui s’ouvrent pour le monde et reparaître intact aux premiers rayons d’une nouvelle aurore !

Asclèpios. Prévois-tu donc, ô Trismégiste, une renaissance de la lumière, au delà de cette sombre nuit dans laquelle nous entrons ?

Hermès. Tout ce qui végète ou rampe sur la terre, ô Asclèpios, tout ce qui nage dans l’eau ou vole dans l’air, suit dans son développement la révolution périodique du soleil. Il est la source du mouvement dans les intelligences comme dans les corps. La vie de l’homme, entre la naissance et la mort, imite les alternatives du jour et de la nuit, la succession des saisons de l’année. L’histoire des peuples reproduit la marche ascendante et descendante de la vie humaine, car le tout est l’image agrandie de chacune de ses parties, comme on voit, en brisant un cube de sel, qu’il est formé d’une infinité de cubes élémentaires. Il est donc naturel que les peuples, comme tout ce qui est vivant, aient leurs périodes de croissance et de déclin, miroir des saisons et des heures. La jeunesse répond au matin et au printemps, la maturité de l’âge à l’été et au milieu du jour, la vieillesse au soir et à l’automne.