Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/18

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des maîtres d’aujourd’hui de la jeunesse française, Maurice Barrès.

Quelques érudits, et des plus forts ; quelques littérateurs, et des plus exquis ; quelques jeunes enfin : je ne vois personne autre autour de Louis Ménard jusqu’au jour de sa mort.

Cette mort, comme il était arrivé déjà à d’autres que la postérité s’est plu à mettre en lumière, cette mort a tout changé. Actuellement, on s’occupe de Louis Ménard, on écrit sur Louis Ménard, on réimprime Louis Ménard,

Puisque l’éditeur Grès va faire reparaître les Rêveries d’un païen mystique et qu’il me demande une préface pour cette réédition, pourquoi n’imiterais-je pas ceux qui me donnent l’exemple d’un peu de justice enfin rendue à un penseur profondément original, doublé d’un écrivain de premier ordre ? Je manque peut-être d’autorité pour cette tâche ; mais, en échange, j’ai une excuse à faire valoir ; c’est que j’ai été très mêlé à la vie de Louis Ménard, que je l’ai beaucoup et intimement vu.

J’ai une opinion, en quelque sorte expéri-