Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dire : notre père qui es dans les cieux ?

C’est à elle que nous en appelons de toutes les tyrannies qui nous écrasent ; nous voudrions la voir partout honorée et toujours obéie, et nous lui disons : Que ton nom soit sanctifié, que ton règne arrive, ô sainte Justice ! Nous t’aimons par-dessus toutes choses, nous donnerions notre vie pour ton triomphe, et dût la mort nous venir de ceux mêmes que nous voulons affranchir, nous te confesserions jusque sous les bombes lancées contre nous par nos frères. Pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font.

Cette société idéale que les chrétiens appellent le règne de Dieu sur la terre, cette république fraternelle que nous voulons fonder sur la liberté qui est le droit, sur l’égalité qui est la justice, n’est-ce qu’un rêve de notre conscience ? Quand les lois de l’univers ne sont jamais violées, pourquoi la loi morale, qui est la nôtre, est-elle la seule qui ne soit jamais accomplie ? Associons enfin une note humaine à la musique des sphères, au rythme sacré des saisons et des heures. Que ton règne arrive, loi d’universelle harmonie, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.