va partir pour un pays où personne n’est malade, et où elle se guérira tout à fait.
— Est-ce que nous partirons avec elle, grand’mère ?
— Non, pas encore ; mais plus tard nous irons tous la rejoindre, et pour moi j’espère que ce sera bientôt.
— Je veux partir tout de suite, dit l’enfant.
— Et ton pauvre père, mon petit, tu veux donc le laisser seul ? Tiens, le voilà qui descend, va l’embrasser. »
L’enfant s’aperçut bien que son père aussi avait des larmes dans les yeux. « Pourquoi pleures-tu, père, puisque nous irons tous la revoir dans un beau pays où l’on n’est jamais malade, jamais, jamais ? »
Les sourcils de l’homme se contractèrent malgré lui.
« Ne te fâche pas, Pierre, dit la vieille femme. Je n’ai pas eu la force de voir pleurer cet enfant, mais c’est à toi seul de diriger sa conscience. Réfléchis à ce que tu dois répondre à ton fils quand il t’interrogera et, quelle que soit