Page:Ménard - Rêveries d’un païen mystique, 1911.djvu/214

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ta réponse, sois tranquille, je n’y opposerai pas ce que tu appelles mes superstitions.

— L’éducation de l’enfant appartient à la mère, répondit-il ; maintenant que vous remplacez la sienne, dites-lui ce que vous voudrez. Quant à moi, je ne saurais lui enseigner ce que je ne crois pas moi-même ; on ne doit tromper personne, pas même un enfant.

— Pierre, il ne faut pas qu’il puisse opposer ma croyance à la tienne ; cela troublerait sa conscience à peine éveillée. »


Elle se tourna vers l’enfant : « Va jouer dans le jardin, mon petit, lui dit-elle ; tu reviendras tout à l’heure, nous avons à parler sérieusement, ton père et moi. »

Elle conduisit l’enfant jusqu’à la porte, qu’elle referma.


« Maintenant, Pierre, dit-elle, parle, et pas de ménagements avec moi ; je suis forte, et je tâcherai de te répondre. Nous finirons peut-être par tomber d’accord sur ce qu’il convient de lui dire quand il nous parlera de sa mère, qu’il ne verra plus.