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Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/105

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Ces incidents, je ne les connus que par la suite, car depuis quelques jours, je ne sortais plus de chez moi, terrassé par le dégoût. Juliette, un soir, m’avait trouvé fiévreux et accablé. Elle, seule, était capable de me réconforter. Elle m’apprit que le Gouvernement garnissait les murs de proclamations invitant le public au calme, rejetait les insanités colportées par les journaux et s’engageait à réprimer, par tous les moyens, toute manifestation dans la rue. « Je ne tolérerai point le désordre », affirmait le Président du Conseil. Et les journaux étaient priés, rudement, de mettre un frein à leurs commentaires pour ne donner que les faits, rien que les faits, tout nus, tels qu’ils leur parvenaient.

L’état de siège était imminent.

Alors, je me décidai à sortir de ma coquille de morne indifférence. Je venais, d’ailleurs, d’apprendre du nouveau, oh ! pas grand-chose, évidemment ; mais, si mon intuition ne m’abusait point, l’heure de la revanche, me disais-je avec emphase, ne tarderait pas à retentir au beffroi de l’orgueil. Ce « nouveau », une bonne femme qui s’occupait de mon ménage et me montait, chaque jour, mes repas et mes journaux, me le confia ingénument. L’innocente ne se doutait pas le moins du monde de l’importance qu’il prenait à mes yeux.

Elle me dit paisiblement :

— Monsieur, vous savez… Le jeune Hyacinthe, le fils de la fruitière ?