Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/195

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visité les régions thibétaines, parcouru la Chine, vécu dans les îles Océaniques. J’ai franchi les mers, étudié les mœurs des derniers hommes de couleur. J’ai cueilli un peu partout de merveilleux secrets. Mais j’ai dévoré ma fortune entière. Je me suis retrouvé, un beau matin, sans un centime. J’avais imaginé le super-rayon. Oh ! c’est quelque chose de bien simple. Cela jaillit d’un corps formidablement irradiant et dont une parcelle, un rien, logé dans un instrument du volume et de la forme d’un revolver suffit pour détruire les matières les plus dures et les plus résistantes. C’est avec le super-rayon, auquel rien ne résiste, que je réussis tout d’abord à me procurer l’argent nécessaire à mes recherches. Mais je vous vois sourire intérieurement. Vous songez à Wells et aux Martiens. Rassurez-vous. Mon super-rayon n’est pas une blague. Car c’est grâce à lui et au silentium — c’est ainsi que je dénomme le corps par moi identifié — que j’ai pu détériorer quelques banques.

Du coup, je sursaute. En effet, j’oubliais les ouvertures inexplicables dans les portes, dans les plafonds, dans les coffres-forts… Quelle histoire, tonnerre de tonnerre ! quelle histoire ! comme disait cet imbécile de chef de la Sûreté. Et je risque vers le petit vieux un œil chargé d’admiration.



— Je ne vous infligerai point un cours inutile et fastidieux sur les propriétés de l’uranium, père de