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Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/196

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l’ionium, du polonium, du radium, non plus que sur les bombardements de particules alpha et bêta qui nous valent les transformations successives des corps radio-actifs. Il me suffit de vous indiquer que le « silentium » dérive de ces opérations. Pour le surplus, vous avez le souvenir tout frais des cambriolages de banques. Tremblez ! Je suis aussi le chef d’une bande de cambrioleurs. Je ne veux pas savoir d’ailleurs ce que c’est que le vol. J’ignore la propriété. J’ai semé l’argent que je possédais à pleines mains. Il me fallait de l’argent pour me procurer certains corps indispensables à mes études et très rares. J’ai pris l’argent là où il était. Et de quel droit était-il là ? En quelles mains ? Au bénéfice de qui ?

Je courbe la tête. Cette logique spéciale m’écrase.

— On a essayé de garder les banques avec des veilleurs de nuit et des soldats qu’on a juchés sur les toits. Les imbéciles. Ils ignoraient que j’étais en possession de l’avion silencieux et invisible. Eh oui, monsieur, je sais décomposer l’air autour des objets qui se dérobent ainsi à toute visibilité. Je sais mêler les ondes de telle sorte que tout s’évanouit dans l’atmosphère. Et je sais bien autre chose encore qu’ils ne savent pas que je sais. Quand je le voudrai, je détruirai même la pesanteur. Et vous estimez que de telles recettes, d’aussi mirifiques secrets doivent disparaître avec ma vieille carcasse. Allons donc !

Il ricane, ricane. Toute sa face se tord dans une sorte de rictus diabolique. Il apparaît semblable à Satan dressé contre Dieu. Un petit vieux Prométhée bien propre.