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Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/197

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— Laissons ces choses, reprend-il, et revenons à la question du rajeunissement. Vous voyez maintenant pourquoi j’ai dû abandonner le singe ? Alors, que nous restait-il, sinon l’homme ? Et je me suis enfin décidé. Pour commencer, je fis enlever des jeunes prêtres…

Je ne puis m’empêcher de l’interrompre.

— Pourquoi des prêtres ?

— Pourquoi ? (Il se penche vers moi avec son éternel ricanement) parce que, ma foi, j’ai pensé que les prêtres me céderaient, sans aucun dommage, certains organes dont, théoriquement, ils ne se servent point.

Ah ! par exemple ! Celle-là dépasse tout ! Alors, c’est parce que les prêtres… Je me mets à rire, follement amusé. Mais Ugolin, lui, ne rit pas. Il continue sévère et sentencieux :

— Je croyais, en même temps, leur rendre service. La chasteté est lourde à porter pour des jeunes gens vigoureux, robustes et sains, et dotés d’attributs gênants. J’éteignais en eux le désir en supprimant son siège. Plus de cause, donc plus d’effet. J’ai toujours professé que dans l’intérêt de l’Église, et pour éviter d’abominables perversions malsaines, il fallait marier les prêtres ou les châtrer. J’ai voulu, tout en poursuivant mes expériences, les sauver du Démon aux pieds fourchus qui souffle la luxure. On dit généralement in cauda venenum. Ici ce n’était pas le cas. Le venin est ailleurs.

Je me sens de plus en plus abasourdi. Ugolin ne me donne pas le temps de me ressaisir :

— Je tablais, d’ailleurs, sur l’exemple de la Sainte