Saint Augustin, durent la combattre violemment. Du temps de l’évangéliste Mathieu, on rencontrait des ascètes qui opéraient directement sur eux-mêmes pour être plus sûr de gagner le ciel. Cela continua. Si bien que, plus tard, le pape Léon Ier dut décréter l’excommunication contre ces malheureux idiots. Ajoutez qu’en Italie cette coutume était plus répandue. C’étaient les barbiers — les nocini — qui, à Naples faisaient le grand travail. On lisait, sur les enseignes de leurs boutiques, cet avis précieux : Qui si castrano ragazzi à buon mercato (ici on châtre à bon marché). Et des familles entières faisaient châtrer leurs enfants, pour en tirer, plus tard, bénéfice. Ces pratiques se poursuivirent jusqu’au pape Clément XIV, en 1774, le même pape qui chassa les Jésuites…
Ce petit résumé de l’histoire de la castration me laisse rêveur. En somme, Ugolin ne serait pas le premier… Il y a des précédents glorieux.
— Laissons l’Église et ses chapelles sixtines. Elle ne me fournit pas un argument décisif et je ne l’ai mise en cause que pour dénoncer Tartufe. Je veux vous démontrer l’utilité de la castration. Il ne s’agit plus ici de châtiment, ou de défense contre la tentation, ou de ciel à conquérir, ou de l’harmonie de la voix humaine. Il s’agit de sélection. Comprenez-moi bien. Des multitudes de tuberculeux, d’épileptiques, rachitiques, crétins, anormaux de toutes catégories encombrent le monde qu’ils empoisonnent. Ils se reproduisent et se multiplient pour le plus grand dommage de la race. N’est-il pas juste et raisonnable de les placer hors d’état de se recommencer et de