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Page:Méric - Le Crime des Vieux, 1927.djvu/69

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L’oubli tombait, peu à peu, et l’on commençait à s’occuper d’autres amusettes. Le Président du Conseil venait, précisément, de prononcer un grand discours sur les menées cléricales et les armements suspects de l’Allemagne lorsque la chose éclata comme une bombe. La Banque de la République cambriolée à son tour, mise littéralement au pillage. Et toujours la même signature, la même marque de fabrique, les mêmes procédés. Ouvertures dans les murs. Ouvertures dans les coffres-forts. De plus, l’équipe de gardiens vigilants écroulés comme des capucins de carte, emmaillotés dans un épais sommeil.

Dire l’émotion que provoqua non seulement à Paris, non seulement en France, mais dans le monde entier, cet extraordinaire événement, je ne saurais l’essayer. Un détective américain que le cinéma avait rendu célèbre, télégraphia au gouvernement français qu’il se mettait à sa disposition moyennant quelques milliers de dollars. Un député de l’opposition annonça qu’il allait interpeller et les journaux de droite comme d’extrême gauche s’indignèrent véhémentement, stigmatisant avec violence ce qu’ils appelaient la faiblesse et l’incurie gouvernementales.

Aussitôt, je m’étais jeté dans le bureau du rédacteur en chef, le suppliant de me confier l’enquête, l’assurant que cette fois, je ferais mieux que les autres. Et je tins parole. J’essayai, candidement, obstinément, je risquai l’impossible. Hélas ! je me heurtai aux mêmes incompréhensions, aux mêmes obscurités, et à cet idiot de chef de la Sûreté qui ne savait que répéter :