Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/154

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qu’il n’a pas beaucoup de préjugés. Il parait qu’à Paris on ne s’occupe guère que de M. Poinsot. On dit qu’il s’est attiré son sort. Je voudrais vous donner des nouvelles politiques, mais mes correspondants ne me disent rien, sinon qu’on ne fait rien. C’est le propre de notre temps de commencer avec fracas et de s’amuser en route.

Adieu ; portez-vous bien, jouissez de votre soleil.

CCXXXII

Nice, 20 janvier 1861.

Je suis ici en visite chez mon ami M. Ellice, qui est cruellement traité par la goutte, et je suis venu lui tenir compagnie. J’ai éprouvé un sentiment de satisfaction involontaire en passant le pont du Var sans douaniers, gendarmes ni exhibition de passe-ports. C’est une très-belle annexion, et l’on se sent grandi de quelques millimètres. Vous me rendez fort perplexe avec les belles choses