Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/182

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ou des orléanistes, qui croient faire œuvre pie en nous refusant. Je crains que nous ne fassions pas trop belle figure à Londres l’année prochaine, d’autant plus que nous n’exposons que les ouvrages exécutés depuis dix ans, tandis que les Anglais exposent les produits de leur école depuis 1762. Comment avez-vous trouvé les chaleurs tropicales ? Je m’en console en voyant, par des lettres que je reçois, qu’à Madrid on a eu 44 degrés, la température de la saison chaude au Sénégal. Il n’y a plus personne à Paris, ce dont je me trouve assez bien. J’ai passé six semaines à dîner en ville, et je trouve assez doux maintenant de ne pas être obligé de mettre une cravate blanche pour dîner. Je suis cependant allé passer huit jours dans le comté de Suffolk, dans un très-beau château et dans une assez grande solitude. C’est un pays plat, mais couvert d’arbres énormes, avec beaucoup d’eau ; la navigation y est admirable. Cela se trouve tout près des fens, d’où est sorti Cromwell. Il y a énormément de gibier, et il est impossible de faire un pas sans risquer d’écraser des faisans ou des perdrix. Je n’ai pas de projets pour cet automne, sinon que, si madame de Mon-