Page:Mérimée, Lettres à une inconnue 2,1874.djvu/229

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J’espère que vous y pensez quelquefois. Il n’y a guère de beau lieu que j’aie vu où je n’aie regretté de ne pouvoir l’associer à vous dans mes souvenirs. Adieu, chère amie ; donnez-moi souvent de vos nouvelles, quelques lignes seulement ; amusez-vous bien et revenez-nous en bon état. Lorsque je vous saurai à Rome, je vous donnerai mes commissions. Adieu encore.


CCLXII

Paris, 20 mai 1863.

Chère amie, je vous écris avec une grippe abominable. Depuis quinze jours, je tousse au lieu de dormir, et je suis pris de crises d’étouffement. Le seul remède est de prendre du laudanum, et cela me donne des maux de tête et d’estomac presque aussi pénibles que la toux et l’étouffement. Bref, je me sens faible et avvilito, m’en allant à tous les diables, ma santé et moi. Je désire qu’il n’en soit pas de même pour vous. Je crois vous avoir dit qu’il fallait prendre bien garde à