rapporta d’un air assez indifférent. Il remarqua que la ressemblance n’avait jamais été grande, et que le peintre lui avait donné une roideur de pose et une sévérité dans l’expression qui n’avaient rien de naturel. De ce moment, ses visites à madame de Piennes furent moins longues, et il avait auprès d’elle un air boudeur qu’elle ne lui avait jamais vu. Elle attribua cette humeur au premier effort qu’il avait à faire pour tenir ses promesses et résister à ses mauvais penchants.
Une quinzaine de jours après l’arrivée de M. de Salligny, madame de Piennes allait voir à son ordinaire sa protégée Arsène Guillot, qu’elle n’avait point oubliée cependant, ni vous non plus, madame, je l’espère. Après lui avoir fait quelques questions sur sa santé et sur les instructions qu’elle recevait, remarquant que la malade était encore plus oppressée que les jours précédents, elle lui offrit de lui faire la lecture pour qu’elle ne se fatiguât point à parler. La pauvre fille eût sans doute aimé mieux causer qu’écouter une lecture telle que celle qu’on lui proposait, car vous pensez bien qu’il s’agissait d’un livre fort sérieux, et Arsène n’avait jamais lu que des romans de cuisinières. C’était un livre de piété que prit madame de Piennes ; et je ne vous le nommerai pas, d’abord pour ne pas faire tort à son