Page:Mérimée - Carmen.djvu/298

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ALEKO.

Finis. Ce chant me fatigue. Je n’aime pas ces chansons sauvages.

ZEMFIRA.

Cela ne te plaît pas ? que m’importe ! je chante la chanson pour moi.

Elle chante :

« Coupe-moi, brûle-moi, je ne dirai rien ; vieux jaloux, méchant jaloux tu ne sauras pas son nom.

« Il est plus frais que le printemps, plus ardent qu’un jour d’été ; qu’il est jeune et hardi ! comme il m’aime,

« Comme je l’ai caressé quand tu dormais la nuit ! comme nous avons ri tous les deux de tes cheveux blancs. »

ALEKO.

Tais-toi Zemfira ! j’en ai entendu assez.

ZEMFIRA.

Ha ! tu prends la chanson pour toi ?

ALEKO.

Zemfira !

ZEMFIRA.

Fâche-toi si tu veux… Oui, je chante la chanson pour toi.

(Elle sort en chantant le refrain).