Le comte. Nous sommes découverts, c’est fait de nous.
Le baron de Machicoulis. Des Tournelles… madame… cachez-nous… faites-nous échapper… vous répondez de nous ! Nous sommes chez vous !
La comtesse. Que faire ?
Le comte de Fierdonjon. Au moins vous attesterez que je ne suis venu ici que contre mon gré, et ignorant absolument ce qu’on allait y faire.
Le baron de Machicoulis, le marquis de Malespine, et le chevalier de Thimbray. Et moi de même.
Le comte. Au contraire, c’est vous qui m’avez séduit, entraîné ! vos discours en font foi.
Tous. Ah ! nos malheureux discours ! (Ils les déchirent et les jettent au feu.)
La comtesse. Édouard, ne m’abandonnez pas !
Bertrand. Il n’y a pas de danger. Il n’y a qu’un gendarme, dites-vous ?
Le comte. J’en vois un autre à la grande porte ! La maison est cernée.
Tous. Cernée !
Édouard. Et qui vous dit que ce gendarme vient pour vous arrêter ? C’est une ordonnance…
Le baron de Machicoulis. Oui, une ordonnance du préfet pour nous arrêter.
Bertrand. J’ai un fusil à deux coups. Il n’y a pas de danger, comme disait Jean Chouan.
La comtesse. Sortez par cette petite porte, et gagnez le jardin. Voici la clef de la porte de derrière ; pourvu qu’elle ne soit pas gardée ! Au moins jurons-nous les uns aux autres de ne jamais nous trahir !
Le comte de Fierdonjon. Donnez, donnez la clef. (Il sort avec le baron de Machicoulis et le chevalier de Thimbray.)
La comtesse, au comte qui veut s’enfuir aussi. Où