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Page:Mérimée - Portraits historiques et littéraires (1874).djvu/243

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BRANTHÔME.

abandonné des chirurgiens, on lui amena un certain Saint-Just d’Alègre, qui s’offrit à le guérir au moyen de paroles ou autres sortiléges dont il disait avoir le secret. Le blessé, qui croyait aux arts magiques comme tous les hommes de son temps, refusa d’en faire usage, « aimant mieux mourir que de s’adonner à tels enchantements prohibés de Dieu. » Branthôme, qui questionna l’assassin, ne dit pas qu’il ait chargé l’amiral, et cependant il laisse clairement voir ses soupçons, partagés alors par tous les catholiques. Il entendit le jeune Henri de Guise, âgé de treize ans, jurer « qu’il ne mourrait pas avant qu’il n’eût vengé la mort de son père. »

L’assassinat de François de Guise fut suivi d’une paix, ou plutôt d’une trêve, entre les catholiques et les protestants, et les troupes réunies des deux factions naguère ennemies allèrent assiéger et prendre le Havre aux Anglais. Il ne paraît pas que Branthôme ait servi dans cette expédition.

En 1564, il entra dans la maison du duc d’Orléans, qui fut depuis Henri III, en qualité d’un de ses gentilshommes, à 600 livres de gages. Cette charge, qui n’avait rien de commun avec celle des mignons, lui ouvrait un accès à la cour, sans lui donner, comme il semble, beaucoup d’occupation,