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V



Dans ces pays, les grandes nouvelles suivent le cours des fleuves et la ligne des vallées, et traversent, d’échos en échos, des espaces immenses avec une mystérieuse rapidité.

Les peuples s’émurent en apprenant qu’une armée d’Occident, faible de nombre et forte d’audace, s’avançait vers l’Inde pour détruire et conquérir. On prêcha la guerre sainte depuis le mont Imaüs jusqu’au golfe de Canthy, sur toute cette ligne de montagnes, qui sont les racines de la presqu’île du Bengale. Les défenseurs arrivèrent de partout ; il en vint des bords de l’Indus, du Caboul, du Lora, du Ravi, du Serledy, de l’Helmend, de tous les fleuves où s’abreuvaient les soldats d’Alexandre, au siècle de Taxile et de Porus ; ces peuplades guerrières, toujours divisées, mais réunies cette fois