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Page:Macé - Histoire d'une bibliothèque communale, 1863.djvu/10

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une bibliothèque à l’usage de tous. Son dévouement bien connu à tout ce qui est d’intérêt public la désignait à l’avance comme un des plus sûrs appuis de la bibliothèque communale. Un membre de la réunion proposa de l’inviter à faire partie de la Commission, jusqu’alors exclusivement masculine, et la proposition fut adoptée à l’unanimité, à la fois comme hommage personnel, et comme exemple à donner aux communes qui voudraient aussi créer des bibliothèques. Invoquer pour elles le concours des femmes, c’est le moyen le plus certain d’assurer leur succès.

Le Conseil municipal de Beblenheim a voté tout ce qui lui avait été demandé, plus 50 fr. pour premier fonds de caisse, et maintenant notre bibliothèque communale existe. Elle n’a pas encore de quoi remplir un seul rayon, mais elle existe. Qui sait ce qu’elle aura dans dix ans d’ici ?

Je n’ai pas craint de me faire l’historien d’une création où mon nom se trouve mêlé à ceux des hommes de cœur qui se sont mis en avant avec moi, parce que ce n’est pas le moment de faire de la modestie quand on a voulu prêcher d’exemple, et montrer aux timides, aux défiants, aux irrésolus, combien l’action est facile dès qu’on agit. Assurément, le besoin d’avoir des bibliothèques publiques, ne tourmente pas encore tous les habitants de la campagne : c’est dans la règle. En fait d’art et d’instruction, les besoins personnels sont précisément en sens inverse du besoin social. Il faut avoir mordu à la grappe pour en apprécier la saveur.

On s’abuserait toutefois étrangement si l’on se