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Page:Macé - Histoire d'une bibliothèque communale, 1863.djvu/9

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être subordonnées à celles de l’homme de loisir. Tout le monde travaille, j’entends du travail manuel : les heures et les jours de la bibliothèque communale sont forcément les heures et les jours du repos des bras.

Il fut donc décidé qu’on demanderait au Conseil municipal de décréter par un vote la création d’une bibliothèque communale, et de donner une existence légale de la Commission provisoire qui s’était constituée bénévolement, en lui confiant l’organisation de cette bibliothèque. Pour ne pas grever le budget de la commune d’une dépense imprévue trop forte, on convint qu’on réclamerait seulement du Conseil les fonds nécessaires à l’acquisition du cachet de la bibliothèque, et à l’établissement des rayons où les livres seraient rangés dans la maison d’école, les membres de la Commission se chargeant de pourvoir par eux-mêmes, avec l’aide de leurs concitoyens, à la réunion des premiers volumes.

Toutefois, afin de constituer une ressource permanente à la bibliothèque, et faire contribuer directement ses lecteurs à son développement, il fut dit qu’une taxe de cinq centimes serait prélevée sur chaque volume mis en lecture. Une considération, tirée des habitudes d’esprit de la campagne, militait du reste en faveur de l’établissement de cette taxe. Ce qui est entièrement gratuit y est vu d’un œil indifférent.

La Commission prit une dernière mesure avant de se séparer. Il y a à Beblenheim un pensionnat dont la directrice, Mlle Verenet, avait déjà fait, il y a plus de dix ans, une tentative, impuissante il est vrai, pour créer dans la commune