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Page:Macé - Histoire d'une bibliothèque communale, 1863.djvu/13

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On s’occupe très-sérieusement en ce moment au ministère de l’instruction publique de l’organisation des bibliothèques scolaires imposées, de guerre lasse, à toutes les communes de France par un arrêté de M. Rouland, qui aura un jour sa place dans l’histoire du pays, et il sortira quelque chose sans aucun doute de ce grand effort administratif. Mais M. Rouland reconnaissait lui-même dans une circulaire du 31 mai 1860 la nécessité absolue du concours des populations pour le succès définitif de l’œuvre qu’il méditait déjà :

« Doter les populations laborieuses d’un fonds d’ouvrages intéressants et utiles est un besoin qui chaque jour se fait plus sérieusement sentir. Une vaste organisation de bibliothèques communales répondrait à ce but ; mais cette organisation présente des difficultés qu’un concours multiple de volontés et de sacrifices permettrait seul de résoudre complètement. »

C’est donc de l’initiative individuelle, et d’elle seule, qu’il faut attendre la réalisation complète de cette « pensée toute d’émancipation intellectuelle et de civilisation, » qui à inspiré la Société Franklin, ainsi que le disait son secrétaire. Cette Société qui compte pour fondateurs, à côté du membre de l’Institut, son président, un aide de camp de l’Empereur, deux membres de l’Académie Française, un inspecteur général des études, cette Société promet à toute tentative son influence morale, ses conseils et ses démarches : cela, joint aux appels réitérés du gouvernement, doit suffire comme appui extérieur. Les dons de livres et d’argent seront les bienvenus, s’ils viennent ; mais il faut apprendre à commencer sans eux.