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Page:Macé - Histoire d'une bibliothèque communale, 1863.djvu/8

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de notre sympathie pour votre œuvre, et de toute notre considération.

Meyer, secrétaire-général. »

Au reçu de la lettre de M. Meyer, la Commission provisoire se réunit pour la première fois à la mairie, afin de délibérer sur les mesures à prendre. Dès l’abord, la cotisation qu’on lui indiquait fut écartée en principe. La cotisation est excellente au sein des grandes agglomérations ouvrières, dans les centres populeux, pourvus à peu près partout de bibliothèques ouvertes au public, mais d’un accès peu commode pour les ouvriers. Elle leur donne des bibliothèques où ils sont chez eux, qu’ils ont créées de leurs deniers, et le fait même de cette création suffit déjà à relever leur moral. Comme le dit très-bien M. Meyer dans le rapport qu’il avait envoyé, et qui à trait à la Bibliothèque des amis de l’instruction du 3e arrondissement de Paris : « Par l’association on se rend fort : par la cotisation on se rend digne. On devient possesseur du livre qu’on lit, et sa lecture, au lieu d’une faveur, devient un droit. »

Dans les communes rurales, où d’une part rien n’existe qui ressemble à ces grands dépôts publics de livres que possèdent les villes, où de l’autre tout se passe en famille, la cotisation irait droit contre le but qu’on doit se proposer dans la création des bibliothèques communales. Il s’agit de constituer à la commune le patrimoine littéraire et scientifique, si je puis m’exprimer ainsi, qui lui a manqué jusqu’à présent. Par la cotisation on créerait une propriété privée, restreinte aux seuls membres de l’Association. De plus, ici les convenances de l’homme qui travaille ne sauraient