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Page:Macé - L’Abbé en belle humeur, 1881.djvu/15

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EN BELLE HUMEUR

sentant sa personne de qualité, quoi qu’elle ne dût le jour qu’au commerce secret de deux personnes d’une condition commune, qui s’étoient parfaitement bien passées des cérémonies du mariage, et étoient mortes depuis peu, sans avoir laissé autre chose qu’un millier d’écus à la belle Aminte, pour tout héritage, et un jeune Singe dont il leur avoit été fait présent, qui faisoit l’unique amusement de cette aimable personne. Elle n’avoit que dix-huit ans et demi, lors qu’elle fut privée en deux mois de tems de sa mére et de celui qui passoit pour être son pére. Le Médecin ami d’Ormon avoit été lié d’intrigue avec cette femme, et c’étoit par reconnoissance des honnêtetés et des faveurs qu’il en avoit reçû durant sa vie, qu’il se chargea du soin de pourvoir cette belle Orpheline, qu’il eût au moins aimée autant qu’un autre sans son grand âge, et d’autres raisons qui lui donnoient à penser, s’il n’en étoit peut-être pas le véritable pére. Il trouva donc plus expédient pour sa santé, son repos et sa conscience de la marier au plûtôt, et Ormon en fit trop galam-