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Avant tout, soyons sobres de ces mots qui appellent la foudre, de ces mots de traîtres, de factieux, de mauvais citoyens, après lesquels un frère devient un ennemi. Celui-là même qui, dans un moment d’égarement, a mis le pied sur la route du mal, va retourner de lui-même en arrière, si d’un geste amical vous lui montrez simplement où il va. Une menace, une insulte, c’est le coup de fouet qui pousse en avant un coursier généreux. Ces hommes qui se trompent sont des Français, et la France est un pays d’honneur, maintenant plus que jamais.

Voyez, quand des ouvriers égarés sont allés par la ville, brisant les machines qui travaillaient pour eux, pareils à des cavaliers maladroits qui tueraient leurs montures, d’autres ouvriers sont venus qui sans emportement, sans mépris, en hommes qui savent le langage qu’il faut parler à des hommes, ont écrit sur les murs ce simple mot : « Frères, ceci est un tort. » Ce mot,