Aller au contenu

Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/47

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
45

Paris, y semble assurer à l’œuvre des Bibliothèques communales le concours inappréciable d’influences toutes puissantes.

Tout cela n’a pu suffire à mener à bien la Société de bienfaisance.

C’est une tâche un peu lourde que d’entreprendre de faire l’aumône à tout un pays. Il faut en définitive qu’il se la fasse lui-même ; et attirer à soi des millions pour les faire retomber ensuite en pluie bienfaisante, est quelque chose d’à peu près impossible chez nous, quand on n’est pas église, ou gouvernement.

D’autre part, en fouillant bien le prospectus, on y aperçoit dans un coin un directeur-entrepreneur qui se charge de fournir la menuiserie pour 60 fr. par commune, et la librairie à raison de 3 fr. par volume, tout relié, pour la première édition de 3 000, et de 2 fr. 50 c. pour les éditions suivantes. Il y en a 100 de ces volumes, alignés d’avance par catégories en un tableau irréprochable, si ce n’est qu’à l’article : Littérature, sur onze volumes triés dans l’ensemble des produits de l’esprit humain, il s’en trouve un pour les Matinées littéraires de Mennechet, un galant homme, de beaucoup d’esprit, qui aura dû s’étonner d’avoir été choisi. Même avec la reliure, il paraît peu probable qu’on n’eût pas réservé un bénéfice sur chaque volume, et ce bénéfice multiplié une première fois par 100, multiplié une seconde fois par le chiffre des communes de France, devait en fin de compte prendre des proportions assez raisonnables si l’entreprise avait réussi. Or rien de plus légitime que l’argent gagné dans une affaire utile à tous, quand elle s’annonce comme une affaire ; mais une œuvre de bienfaisance