Aller au contenu

Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
46

qui aboutit à une fortune pour l’entrepreneur, cela n’est pas dans les règles.

Bref l’affaire avorta, avorta si bien que je n’ai encore rencontré personne en Alsace qui en eût entendu parler.

Toutefois il serait injuste de ne pas reconnaître le service rendu par les intrépides promoteurs de l’œuvre des Bibliothèques communales. En remuant les hautes régions dans tous les sens pour lui trouver des patrons, ils y ont implanté l’idée qui avait été trouvée bonne, et le mot de Bibliothèque communale est resté depuis un mot d’ordre dans le ministère d’où était partie la circulaire du 31 mai 1850.

L’insuccès des tentatives faites à plusieurs reprises de ce côté laisse entier le bon vouloir de l’administration, qui a dû reculer devant des difficultés plus fortes qu’elle, et le 31 mai 1860, dix ans, jour pour jour, après l’insertion au Moniteur de la circulaire de M. Baroche, M. Rouland qui préparait déjà, en désespoir de cause, la création des Bibliothèques scolaires, déplorait en ces termes les obstacles rencontrés jusqu’alors par tous les essais de Bibliothèques communales :

« Doter les populations laborieuses d’un fonds d’ouvrages intéressants et utiles est un besoin qui chaque jour se fait plus sérieusement sentir. Une vaste organisation de Bibliothèques communales répondrait à ce but, mais cette organisation présente des difficultés qu’un concours multiple de volontés et de sacrifices permettrait seul de résoudre complétement. »

Ce « concours multiple de volontés et de sacrifices, » la Société des Bibliothèques communales du Haut-Rhin s’est organisée tout exprès pour le fournir dans le dé-