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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/49

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partement, et l’histoire de sa formation est de nature à encourager quiconque voudra tenter ailleurs une organisation semblable.

Quand une idée porte un cachet bien évident d’utilité publique, le premier venu peut la servir, s’il n’a pas peur de se mettre en avant, et il acquiert, en la servant, l’autorité personnelle qu’il n’avait pas. Celui qui a pris sur lui de faire appel aux bons citoyens du Haut-Rhin, pour les grouper en association, était à la fois dans une position des plus modestes, et dans des conditions peu favorables à la réussite du projet. Enfant d’adoption seulement du pays dont il ne parlait pas même la vieille langue nationale, sans autres relations que quelques amitiés dans un cercle restreint, simple professeur d’un pensionnat de demoiselles, il n’avait à lui, pour venir à bout de son entreprise, que sa plume et sa volonté. Il en est venu à bout pourtant, et facilement et promptement, parce que ce qu’il attendait est arrivé. Toute le monde lui a tendu la main, et il n’a eu à jouer en quelque sorte que le rôle de la cloche qui appelle au temple les fidèles tout prêts d’avance à partir.

Le premier parrain de la Société a été M. Paul Odent, le préfet du département, sans lequel elle n’aurait pas été essayée. À côté du courage de tenir tête aux dépositaires de l’autorité quand ils sortent de la loi, il y a celui de leur rendre justice quand ils s’intéressent franchement et loyalement au bien public, et je crois me faire ici l’interprète d’un sentiment universel chez tous ceux qui ont coopéré à la fondation de notre Société, en remerciant publiquement M. Paul Odent de l’appui sympathique qu’il n’a cessé de lui accorder