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Page:Macé - Morale en action, 1865.djvu/62

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à qui réclamerait mon avis, et même à qui ne le réclamerait pas ; mais signer une déclaration ex cathedra, notifiant officiellement aux communes dn Haut-Rhin la fine fleur des livres existants, signer un catalogue modèle, dans lequel leurs choix seraient tenus de se renfermer, c’est un acte de présomption qu’on n’obtiendrait jamais de moi.

« Enfin, et c’est une considération trop grave pour ne pas être comprise du premier coup, avec des listes personnelles, s’il se produit des contestations, les signataires seuls seront en cause, et l’association restera toujours en dehors du débat[1]. »

M. Gilardoni le disait en termes excellents dans le compte rendu de notre séance d’inauguration, publié dans le Journal de Belfort, du 5 décembre :

« Il ne suffit pas qu’une société comme la nôtre fasse profession d’impartialité, si elle ne se met dans l’impossibilité bien avérée d’y manquer. »

Maintenant il faut tout dire. En déclinant la responsabilité du choix des livres, et la reportant tout entière sur les commissions communales, la Société ne supprime pas la difficulté. Elle la recule seulement et l’atténue il est vrai, parce qu’il y a moins d’opinions en présence dans une commune que dans un département. Mais il est indispensable que toutes les opinions s’effacent devant la question, vitale pour le pays, de l’instruction populaire. Les Bibliothèques seront encouragées, protégées par tout le monde ; mais, il serait imprudent de l’oublier, c’est à la condition qu’on n’en fasse une arme contre personne.

  1. Industriel alsacien, 29 octobre.