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LE CHANT DE L’ÉQUIPAGE

liasse de billets de banque, les compta et les tendit à Eliasar qui ne put réprimer une vive rougeur.

― Voici mille francs sur vos appointements de chirurgien ; agissez pour le mieux, au nom des intérêts qui nous sont communs.

Eliasar prit les billets et les glissa dans son portefeuille.

― J’espère que le capitaine Heresa acceptera vos propositions. À propos, quels appointements lui offrez-vous ?

― Cinq cents francs par mois et quinze pour cent sur les bénéfices.

― Diable ! mais à combien évaluez-vous le trésor ?

― À plusieurs millions, certainement.

― Dans ces conditions, vous pouvez vous permettre d’être généreux. Savez-vous que c’est une excellente affaire pour lui.

― Je n’en doute pas.

― À mon avis, dit encore Eliasar, je vous conseillerai d’augmenter un peu ses mensualités. C’est une grande responsabilité pour un capitaine que de prendre la mer en ce moment. Il y a…

― Les sous-marins ? c’est encore exact. J’irai jusqu’à sept cents francs ; décidez-le pour cette somme.

― Il faudra peut-être aller jusqu’à mille, insista Samuel. Considérez les dangers à courir et les difficultés pour trouver un officier habile.

― Soit, répondit Krühl. Le voyage aller et retour ne durera pas plus de trois mois.