Il courait de toute la vitesse de ses vieilles jambes.
― Ah, par exemple ! bégaya encore Krühl, bien que le malheureux eût disparu.
― Il y a une bande de salauds dans votre équipage, déclara Éliasar, c’est une affaire certaine. Un de ces jours nous aurons des histoires avec ces gens-là.
― Bouh ! bouh ! peuh ! avec un verre de rhum on en fait ce que l’on veut.
― Alors, c’est à vous de jouer, répondit Éliasar.
Une nuit, Éliasar prit le quart avec le capitaine Heresa.
Les deux hommes, appuyés contre les porte-haubans, humaient avec délicatesse la brise de terre, si précieuse, si ténue.
― Nous serons demain à Caracas, dit Joaquin Heresa.
Éliasar, les mains dans la ceinture de son pantalon, fit jouer sa cigarette sur le bout de sa langue.
― Le grand biseness va commencer, dit-il. Nous descendrons dans la première île déserte que nous rencontrerons en laissant les Grandes Antilles à notre droite. C’est à vous de choisir notre point de débarquement. L’île, ne l’oubliez