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LE CHINOIS

― Nous trouverons le trésor demain, j’en ai la certitude, dit Eliasar. Nous nous diviserons en deux bandes et nous explorerons la côte ouest de l’île que nous n’avons pas touchée. Le trésor doit être intact, car ce malheureux paraît l’ignorer. Le Champignon a été détruit par le temps ; il faudra donc nous passer de ce témoin. Comment trouvez-vous l’histoire du bonhomme ?

― Pas drôle, répondit Krühl,

― Jé vous dis qu’il faut terminer l’affaire au plus vite, déclara Joaquin Heresa.

― Oui, dit Krühl. Emmènerons-nous le nègre et l’Annamite ? ou signalerons-nous tout simplement l’île aux autorités américaines ?

― Né compliquons rien. Pas d’autorités américaines, si vous voulez bien mé croire. Cé n’est pas très humain, jé lé sais, mais lé nègre et l’Annamite né valent pas grand’chose et l’arrivée des Américains dans une île bouleversée par nos fouilles nous attirerait des ennuis.

Krühl soupira. Eliasar, épuisé par la chaleur, s’était endormi.

― À démain, dit le capitaine en serrant la main de Krühl qui pénétra sous la tente.

Le lendemain au petit jour, Krühl, Eliasar et le capitaine partirent en expédition. Krühl, après avoir hésité un peu, emmena, malgré l’avis de Joaquin, l’Espagnol Manolo pour l’accompagner. Manolo tenait en laisse le cochon destiné à découvrir la truffière miraculeuse que