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LE CHANT DE L’ÉQUIPAGE

ment, qui n’intéresse que moi parce qu’il est relié en parchemin. Je me servirai de la reliure.

― Enfin, parce que c’est vous, monsieur Krühl, je vous le laisserai pour trente sous, mais prenez-moi une assiette alors…

Krühl, en ronchonnant, sortit trente sous de sa poche et acheta une assiette qu’il donna à Eliasar en lui disant : « Tenez, monsieur, voilà pour monter votre ménage. »

Il avait hâte de sortir.

Quand les deux hommes furent dans la rue, Eliasar demanda :

― Qu’est-ce que vous pensez de ce bouquin ?

― Ce que je pense, mon vieux, dit Krühl, je ne peux pas encore l’exprimer, mais, mon petit bougre de tendre pied, j’ai comme une idée que vous n’avez pas perdu votre journée en mettant la main sur cet objet. Il faut examiner ce document de très près et si… si… mais ce soir, nous verrons cela, chez moi, dans ma chambre.