― C’est que je me méfie, disait Eliasar.
Un jour, Krühl appela par la fenêtre le jeune Samuel qui, penché sur la terrasse, contemplait une barque de Gâvres qui débarquait ses poissons.
― Montez, mon vieux, j’ai deux mots à vous dire.
Eliasar monta, et quand il fut dans la chambre du Hollandais, celui-ci lui offrit un siège.
― Plus je réfléchis, et malgré vos doutes, je me hâte de le dire, plus j’estime que le trésor de Low existe et que nous avons en main tous les éléments pour le découvrir. J’ai donc résolu de mettre quelque argent dans cette entreprise. Je suis très riche et ce n’est pas l’appât du gain qui me conseille en cette matière, mais le goût de l’aventure m’invite à tenter la chance. Je fournirai les capitaux nécessaires à l’entreprise et je vous donnerai la moitié des bénéfices, ce qui est justice, puisque c’est vous, Eliasar, qui, somme toute, avez découvert le document.
― Ça coûtera cher, soupira Eliasar.
― Qu’importe le résultat couvrira largement les frais. Je ne fais pas une mauvaise affaire, je vous prie de le croire.
« Nous nous rendrons en Amérique, et là…
― Comptez-vous prendre le paquebot ? demanda Samuel.
― À vrai dire, non.
― C’est mon avis. Si vous décidez de tenter