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LXXXII

Question de botanique


Laissons dire les hypocondriaques : la vie est une douce chose. C’est ce que je pensais voyant Sabine, son mari et sa fille, descendre en débandade les escaliers, tout en faisant monter vers moi de douces paroles et que j’en faisais descendre d’autres jusqu’à eux. Je continuai à me sentir heureux. J’aimais une femme, j’avais la confiance du mari ; tous les deux m’emmenaient comme secrétaire, et je me réconciliais avec les miens. Que pouvais-je désirer de plus en vingt-quatre heures ?

Ce jour-là même, pour tâter l’opinion, je commençai à répandre le bruit de mon prochain départ pour le Nord, en qualité de secrétaire du