Page:Machado de Assis - Quelques contes.djvu/211

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radis terrestre, où habitent Adam et Ève, et fais-les entrer dans la béatitude éternelle qu’ils ont méritée par leur réluctance aux instigations du Malin.

Aussitôt, l’archange, mettant sur sa tête le casque de diamant, qui brille comme un millier de soleils, traversa instantanément les airs, arriva près d’Adam et d’Ève, et leur dit :

— Salut à vous, Adam et Ève, accompagnez-moi au Paradis, que vous avez mérité par votre réluctance aux instigations du Malin.

Tous deux, étonnés et confus, baissèrent la tête en signe d’obéissance ; alors Gabriel leur donna la main à tous deux, et ils montèrent jusqu’à la demeure céleste, où des myriades d’anges les attendaient en chantant :

— Entrez, entrez. La terre que vous avez abandonnée reste en proie aux œuvres du Malin, aux animaux féroces et cruels, aux plantes nuisibles et vénéneuses, à l’air impur, à la vie des marais. Elle sera le domaine du serpent qui rampe, bave et mord ; aucune créature semblable à vous ne fera résonner parmi tant d’abominations la note de l’espérance et de la pitié.

Et c’est ainsi qu’Adam et Ève entrèrent au