était l’ami de la maison, et il avait l’estime de toute la famille. Il lui suffirait de demander la main de la jeune fille pour l’obtenir. D’ailleurs, ce Queiroz était-il dans les conditions de constituer une famille ? Quel emploi avait-il à la Santa Casa ? quelque chose de subalterne peut-être… Il lança un coup d’œil oblique sur les vêtements de Queiroz, se faufila à travers les coutures, considéra les broderies de la chemise, palpa les pantalons à la hauteur du genou pour vérifier leur degré d’usure, s’enquit des souliers, et conclut que c’était un garçon bien mis, qui sans doute dépensait tout ce qu’il gagnait à ses besoins. Le mariage est chose sérieuse. D’ailleurs, il avait peut-être une mère veuve, des sœurs encore jeunes filles… Rangel, lui, était seul.
— Oncle Rufino, jouez un quadrille.
— Impossible ; jouer de la flûte après manger, c’est risquer une indigestion. Jouons au loto.
Rangel déclara qu’il ne pouvait jouer, qu’il avait mal à la tête. Mais Jeannette vint à lui, et lui demanda de jouer avec elle, de compte à demi. « Moitié pour vous, moitié pour moi »,