Page:Machado de Assis - Quelques contes.djvu/27

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et de ne pas donner comme repoussoir à ses personnages des palmiers en zinc et des montagnes en carton. Il demeura systématiquement peintre de portraits. Or, comme c’est surtout dans notre façon de regarder la nature que se révèlent les nuances de notre subjectivité, Machado de Assis semble assez impersonnel, bien qu’il ne le soit en réalité qu’à demi. Car s’il dissimulait soigneusement sa participation aux joies et aux peines de ses héros, il ne cachait ni sa curiosité, ni le plaisir qu’il éprouvait à les regarder faire : il consulte le lecteur ; il l’interpelle ; il le tire volontiers par la manche, pour attirer son attention.

M. Oliveira Lima, qui a beaucoup fréquenté Machado de Assis, a écrit à son sujet une étude très substantielle, dans laquelle il a tiré de cette demi-impersonnalité des conséquences qu’il n’est pas hors de propos de citer.