Page:Machado de Assis - Quelques contes.djvu/318

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elle retourna chez sa nièce à qui elle fit part des préliminaires de la réconciliation. Venancinha accepta tout ce qu’on exigeait d’elle.

Deux jours après, le départ eut lieu. Venancinha montrait peu d’enthousiasme : était-ce l’idée de l’exil, était-ce un peu de nostalgie ? En tout cas, le nom de Vasco fit le voyage de la Tijuca, sinon dans les deux cerveaux, au moins dans celui de la tante, où il formait comme l’écho d’un son doux et lointain, qui se répercutait du temps de la Stoltz et du ministère Parana. La cantatrice et le ministre, choses fragiles, ne l’étaient pas moins que le délice d’être jeune. Où étaient passées ces trois éternités ? Elles gisaient dans les ruines de trente années. Voilà tout ce que dona Paula avait en elle et devant elle.

Il est clair que l’autre Vasco avait été jeune et amoureux. Oh ! oui, ils s’étaient aimés, à satiété, l’un et l’autre, sous l’ombre protectrice du mariage, et durant plusieurs années. Mais comme le vent qui passe ne conserve point les bavardages des hommes, il est impossible de reproduire les racontages d’un autre temps. L’aventure eut une fin, après une succession d’heures