Vous avez dit en vostre dit —
Dont, certes, vous avez mal dit[1] —
Que chascuns tient pour veritable
Que toute dame est variable,
Et que ce n’est de leur couvent
Nès que d’un cochelet au vent.
Mais toute ceste compaingnie
Tient le contraire et le vous nie.
Et pour ce bien dire pouez[2]
Que vous n’estes pas avouez ;
Si devez paier[3] la lamproie.
De ce plus dire ne saroie,
Qu’on ne puet bon argüement
Faire seur mauvais fondement. »
« Et je ne m’en porroie taire, »
Ce dist Doubtance de meffaire,
« Eins en diray ce qu’il[4] m’en samble ;
Car tous li cuers me frit[5] et tramble,
Quant ainsi sans cause blamer[6]
Oy les dames et diffamer[7].
Or entendez a ma demande :
Biau Guillaume, je vous demande,
Se celle change ne[8] varie
Qui est tous les jours de sa vie
Loial amie, sans fausser,
N’en fait, n’en désir, n’en penser ? »
« Certes, damoiselle, nennil !
Mais je croy qu’entre cinq cent mil