Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 2.pdf/124

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fille, par lettres ; M. Duplessis qui les vit à Thouars les leur fit en personne. Ce fut là qu’en mon absence, il receut lettres de nostre dit filz qui renvoioit son train à Saumur pour se faire secrètement panser à Paris par M. Turguet[1] médecin du Roy, de certain accident qui le travailloit, à luy avenu par un effort, lorsque, de Genève, il vint trouver le Roy en poste pour négotier leur secours. Le Roy ne sachant qu’il estoit devenu, et doutant qu’il ne fust allé à Sedan pour quelque dessein, en fit faire perquisition, et fut reconnu où il estoit, dont M. de Rosny voulut présumer une maladie honteuse, et le dit au Roy qui, soubz ombre de bon office, le fit dire à M. du Plessis par M. de Montaterre ; mais il scavoit où il luy tenoit ; ce que, pour ne luy faire tort d’ailleurs, il n’osoit déclarer. Et depuis la vérité n’en a esté que trop connüe.

J’avois séjourné quelque temps à Bodet, et estois en alarme que nostre fille de la Tabarière trainast plus longuement, quant elle accoucha heureusement d’un filz le vendredy 10e de Décembre 1604, pour le baptesme duquel se rendit tost après M. du Plessis au dict lieu, et le nommasmes Philippe ; il s’y trouva fort honorable compagnie d’une et d’autre religion, et revinsmes les festes de Noël, M. du Plessis et moy, à Saumur.

En Janvier 1605, monsieur du Plessis receut lettres de M. de Rosny, par lesquelles il luy escrivoit, par commandement du Roy, qu’il envoyast nostre filz à

  1. L’édition de M. Auguis, au contraire des deux manuscrits, porte « M. Turgot. »