Page:Madeleine - L’Idylle éternelle, 1884.djvu/10

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rancœurs des débauches ; et les lendemains d’ivrognerie sont assoiffés d’eau claire. Mais ce ne sont là que de brèves et vaines fantaisies, dont la réalisation ne tarderait pas à produire le plus parfait ennui ! Nous avons pris l’habitude de l’excessif, et l’impossible nous est indispensable ; la perversité, même quand elle nous a lassés, nous r’attire ; nous sommes, — soit, je l’accorde, — les chiens qui retournent à leur vomissement, mais nous y retournons inévitablement, logiquement, — innocemment, oserai-je dire, car nous n’avons pas fait la loi à laquelle nous obéissons ; et en vérité l’artiste moderne qui, par une condescendance à la feinte pudeur de quelques critiques, essaierait de rénover les innocences de jadis, serait bien autrement coupable que le plus artificiel et le plus raffiné des parnassiens ou des naturalistes, puisqu’à sa dépravation intime