Page:Madeleine - L’Idylle éternelle, 1884.djvu/9

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glante des lys ! De sorte que, pour montrer un mouton à quatre pattes et un veau à tête unique, l’exhibiteur forain serait tenu de recourir à de coupables supercheries.


Et il ne faudrait pas moins de stratagème à l’artiste qui voudrait paraître simple, naïf, ingénu, en ce temps de complications et de raffinements effrénés.

Oui, cela est vrai, il y a des instants où, après les paroxysmes maladifs de la poésie et du roman modernes, nous nous accommoderions, nous, les auteurs, vous, les lecteurs, d’une petite littérature bien honnête, bien innocente ; pareils à des roquentins repentis ou ayant l’air de l’être, nous prendrions volontiers le menton à cette sainte Nitouche. Le désir des ingénuités hante plus d’une fois les libertins vieillis ; la chimère de l’amour platonique se mêle aux