Page:Madeleine - L’Idylle éternelle, 1884.djvu/14

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me, presque enfant, qui vient d’écrire ses premiers poèmes, n’ignore plus aucun des mystères du vers et, nourri des bonnes doctrines, ayant appris tout ce que peut enseigner l’exemple des maîtres, il a, en outre, comme tous les bons ouvriers, cette manière à soi de rhythmer et de rimer — un don, comme la passion ! — qui personnalise la science. Quelques étourdis se sont avisés d’imprimer qu’aujourd’hui, par suite de la vulgarisation du métier prosodique, tout le monde peut faire de bons vers, qu’il faut même un certain effort pour n’en pas écrire de tels. Stupidité profonde ! Ces étourneaux pensent donc que tout l’art du vers consiste dans une banale richesse de rimes, dans la correction quelconque de la forme, dans une harmonie à peu près dépourvue de heurts et de dissonnances ? Ils ne savent donc pas que, chez les poètes dignes de ce nom, il y a