Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/227

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effet, adiouſta Sozoniſbe, la tendreſſe eſt vne qualité ſi neceſſaire à toutes ſortes d’affections, qu’elles ne peuuent eſtre agreables, ni parfaites ſi elle ne s’y rencontre. Ie comprens bien, repliqua Clelie, qu’on peut dire vne amitié tendre ; & qu’il y a meſme vne notable difference entre vne amitié ordinaire, & vne tendre amitié ; mais Sozoniſbe, ie n’ay iamais entendu dire vne tendre amour : & ie me ſuis touſiours figuré, que ce terme affectueux, & ſignificatif, eſtoit conſacré à la parfaite amitié : & que c’eſtoit ſeulement en parlant d’elle, qu’on pouuoit employer à propos le mot de tendre. Tant de Gens s’en ſeruent auiourd’huy, repliquay-ie, qu’on ne ſçaura bien toſt plus ſa veritable ſignification : ie voudrois pourtant bien empeſcher, dit Clelie, que ce mot qui ſignifie vne choſe ſi douce, ſi rare, & ſi agreable, ne