Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/228

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fuſt prophané, cependant comme l’a dit Celere, tout le monde s’en ſert auiourd’huy. En mon particulier, repliqua Sozoniſbe, ie vous promets de ne m’en ſeruir iamais ſi ie ne le dois ; pourueû que vous veüilliez bien me faire entendre ſa veritable ſignification. Ie vous promets auſſi la meſme choſe, adiouſta Barcé ; car ie vous auouë ingenûment, qu’encore qu’il ne ſe paſſe preſques point de iour que ie ne die à quelqu’vne de mes Amies, que ie l’aime tendrement, & à quelqu’vn de mes Amis, que ie veux qu’il m’aime auec tendreſſe : i’auouë, dis-ie, que peut eſtre ne m’appartient-il pas de m’en ſeruir. Comme ie ſuis perſuadé, adiouſta Aronce, qu’il y a vne eſpece de tendreſſe amoureuſe, qui met autant de difference entre les amours de ceux qui l’ont, ou qui ne l’ont pas, que la tendreſſe ordinaire en met à l’amitié ; ie ſeray infini-